LYON 1ère

Le parc de la Tête d’Or se réinvente : entre héritage et transition écologique

Clara Chalaye

Clara Chalaye

Lieu emblématique de la ville de Lyon, le parc de la Tête d’Or se prépare à de profondes transformations. La municipalité a dévoilé cette semaine une série de projets ambitieux pour réinventer ce poumon vert de 105 hectares, alliant préservation patrimoniale, adaptation climatique et ouverture au grand public.

«Nous avons tous la chance d’avoir un parc comme celui-ci. C’est un lieu où l’on se retrouve, un havre de biodiversité, un élément patrimonial très important dont nous sommes fiers d’hériter», a déclaré le maire Grégory Doucet, en ouverture de la conférence de presse.

Mais cet héritage n’est pas figé. Face aux canicules de plus en plus longues, la faune et la flore se retrouve bousculée. Le parc doit évoluer pour offrir un nouvel habitat à la biodiversité, tout en continuant d’accueillir les 7 millions de visiteurs annuels.

Depuis 2020, Lyon a lancé un chantier ambitieux pour transformer ce grand parc. Plus de 15 millions d’euros ont été investis afin d’intervenir sur une grande diversité d’équipements. Tout cela dans une démarche de préservation patrimoniale, d’adaptation environnementale et d’amélioration du confort des usagers.

Renouvellement de la charte du parc

C’est dans ce contexte qu’est née la volonté de mettre à jour la charte du parc, datant de 1997. Une nouvelle version sera présentée en septembre 2025.

«Le parc de la Tête d’Or est un bijou. Il doit rester un lieu de respiration, accessible à toutes et à tous, sans trahir son histoire (…) Nous ne sommes que des passeurs», a résumé Gauthier Chapuis, adjoint à la végétalisation, à la nature et à la biodiversité.

Élaborée en 1997, la charte du parc va être renouvelée et rééditée avec un consortium d’architectes, écologues et paysagistes, pour structurer un plan d’action fondé sur trois vocations : le respect du patrimoine historique, végétal et botanique, la dimension socio-culturelle, pour un parc inclusif, et la santé globale : physique, mentale, environnementale… et animale.

Gauthier Chapuis, adjoint à la biodiversité et Grégory Doucet lors de la conférence de presse ce 19 mai. © CC

15 millions d’euros pour transformer les usages

15 millions d’euros sont investis par la Ville de Lyon sur ce mandat pour accompagner ces évolutions, indépendamment des projets financés par le privé.

Créé en 1763 et intégré au parc dès 1857, l’école de botanique est un haut lieu de conservation végétale. Certaines plantes qui y poussent ont disparu à l’état sauvage, et ne subsistent plus qu’à Lyon. «L’objectif est de retrouver l’identité originelle du jardin, tout en l’ouvrant à un plus large public», explique Juliette Babin, responsable du jardin.

Aucune plante ne sera achetée : les massifs seront constitués de graines prélevées dans la nature ou échangées entre jardins. Les plantations débuteront à l’automne 2025, pour une floraison au printemps 2026.

Deux grands axes sont prévus : tout d’abord une partie systématique, dédiée aux grandes familles de plantes puis une zone ethnobotanique, illustrant la relation entre l’homme et les végétaux (gastronomie, agriculture, agronomie…) “C’est une école à ciel ouvert», affirme Juliette Babin.

©Ville de Lyon

Le grand retour du chalet du parc

Fermé depuis 2013, le chalet du parc va enfin rouvrir ses portes. Grâce à un investissement 100 % privé, il sera transformé en tiers-lieu de la transition écologique, avec une ouverture prévue pour septembre 2026.

En effet, le futur chalet du parc de la Tête d’Or sera totalement autosuffisant en énergie grâce à une toiture recouverte de panneaux photovoltaïques, il s’inscrit dans une démarche durable avec l’utilisation de matériaux réemployés et la récupération des eaux grises.

Ce lieu proposera une offre de restauration responsable, axée sur des produits locaux, l’anti-gaspillage et l’alimentation durable. À l’étage, un serious game permettra de sensibiliser le public aux enjeux écologiques de manière ludique et pédagogique.

Le chalet accueillera également des expositions artistiques et des résidences d’artistes, tout en offrant un espace événementiel modulable pouvant recevoir jusqu’à 200 personnes pour des conférences ou des séminaires.

Le chalet en cours de rénovation ©CC

Un parc entre mémoire et avenir

Le message de la Ville est clair : il ne s’agit pas de réinventer, mais de réenchanter. Adapter sans dénaturer, transmettre sans effacer, pour que le plus grand parc urbain de France continue d’être le cœur battant de Lyon.