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Symbio prévoit de supprimer 358 postes à Saint-Fons

Axel Defrance

Axel Defrance

Le fabricant de piles à hydrogène Symbio envisage de réduire fortement ses effectifs à Saint-Fons. L’entreprise, fragilisée par le retrait de Stellantis, a présenté un projet de suppression de 358 postes sur 506.

Un site stratégique brutalement fragilisé

Symbio a réuni ce mercredi les représentants du personnel pour détailler son plan de sauvegarde de l’emploi. Le projet prévoit 358 suppressions de postes sur 506.

L’usine de Saint-Fons, inaugurée en décembre 2023, devait produire 15 000 systèmes à hydrogène en 2024, puis 50 000 par an d’ici 2026. Ce site phare avait bénéficié d’un soutien massif de l’État, à hauteur de 600 millions d’euros, dans le cadre d’un plan européen.

Tout reposait sur Stellantis, censé occuper 80 % de la production. Mais en juillet, le constructeur a officialisé son retrait, jugeant l’hydrogène comme un « segment de niche » sans rentabilité à moyen terme. Depuis, une centaine de salariés ont déjà quitté l’entreprise.

Un coup dur pour la filière hydrogène française

Symbio est une coentreprise regroupant Michelin, Forvia et Stellantis. Le désengagement de ce dernier, estimé à 700 millions d’euros, a provoqué une chute rapide du carnet de commandes.

Pourtant, l’hydrogène présente de nombreux avantages pour les utilitaires : recharge rapide, autonomie importante, absence d’émissions polluantes et moindre dépendance aux métaux stratégiques.

Mais le secteur reste confronté à des obstacles majeurs : coût élevé de production, besoin d’infrastructures massives et incertitudes sur la viabilité du marché. Renault a d’ailleurs liquidé début 2025 son usine d’utilitaires à hydrogène de Flins.

Aujourd’hui, seuls Toyota, Hyundai et BMW poursuivent des programmes limités, avec quelques modèles en circulation.