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Isère : le compagnon de Zaïa Binet mis en examen après la découverte de son corps calciné

Axel Defrance

Axel Defrance

Le compagnon de Zaïa Binet, retrouvée calcinée mercredi dernier dans une voiture à Saint-Marcel-Bel-Accueil, a été mis en examen pour homicide sur conjoint et placé en détention provisoire. Le procureur de Grenoble confirme que l’homme a reconnu être à l’origine du décès de la jeune femme.

Une dispute qui vire au drame

Mercredi dernier, au matin, un témoin avait alerté les secours après avoir aperçu une voiture en feu dans un champ. Le corps de la victime, Zaïa Binet 27 ans, se trouvait côté passager. L’autopsie a révélé un crâne fragmenté, écartant toute piste accidentelle.

Placé en garde à vue vendredi, le compagnon de 39 ans a livré ce que le procureur qualifie « d’aveux a minima ». Il affirme qu’une dispute a éclaté la veille de la disparition, lorsqu’il est venu « faire une surprise » à Zaïa. La jeune femme lui aurait demandé de partir, ce qui aurait provoqué une altercation au cours de laquelle il l’a « violemment poussée », entraînant selon lui une chute mortelle.

Après les faits, il a mis en place un stratagème pour effacer les traces et simuler un suicide. Nettoyage du sang, retrait des vêtements, installation du corps dans la voiture, incendie du véhicule. Il avait également envoyé des messages depuis le téléphone de la victime à une amie pour faire croire qu’elle était encore en vie.

Les deux entretenaient une relation depuis plusieurs mois, chacun vivant séparément. Selon l’audition de proches citée par le parquet, la jeune femme avait exprimé son souhait de ne pas s’engager durablement.

Une émotion vive dans l’Ehpad où travaillait la victime

Zaïa Binet travaillait comme aide-soignante à l’Ehpad Jeanne de Chantal de Crémieu depuis 2020. Dans un communiqué, la résidence parle d’« un choc pour l’ensemble de l’établissement » et salue une professionnelle « reconnue pour son engagement, son humanité et sa bienveillance ».

Ce drame survient dans un contexte de hausse des violences conjugales. Selon le rapport 2024 de la Mission interministérielle pour la protection des femmes, 1 283 femmes ont été victimes de féminicides directs ou indirects, ou de tentatives de féminicide conjugal, contre 1 196 en 2023.