Invité ce matin de la matinale, Yannick Forestier responsable d’un centre de tri textile en Isère nous évoquait le changement brutal qui a eu lieu avant et après le confinement pour l’association Emmaüs – Abbé Pierre.
Si le confinement a été une rude épreuve pour beaucoup, les associations ont également pâti de cette situation inédite, à commencer par Emmaüs. Pour eux le confinement a été une expérience difficile, une « rude épreuve » comme le souligne Yannick Forestier : » Le monde communautaire a été particulièrement frappé car c’était un arrêt brutal des activités et donc un arrêt des ressources mais aussi plus aucune possibilité d’obtenir une aide ou une solidarité des personnes. Donc on s’est résolu, pour la première fois de la vie du mouvement [dans le secteur textile], à faire un appel un don. »
Une situation qui a bien sûr évolué avec le déconfinement et la reprise des dons. Avec le retour de ces derniers, il a été très difficile pour Yannick et ses collègues de gérer l’afflux massif de vêtements. « Les dons sont super pour nous soutenir et en même temps aujourd’hui pour nous soutenir, il faut reporter vos dons dans le temps pour le textile. On a été confronté à un arrêt brutal des activités et le centre de tri lui-même n’a pas repris ! On s’apprête donc juste à reprendre la filière du textile d’occasion. »
Suite à des dons qui ont continué pendant le confinement, il a donc été nécessaire de fermer les centres de dons au risque de perdre une grande partie des vêtements. » On s’est résolus de freiner au maximum les dons pendant un temps parce que ça ne pouvait que représenter une forme de gâchis. On a vu des sacs trainer autour des conteneurs et prendre l’eau. C’est malheureux parce que ça va être une charge pour nous, on va devoir assumer les charges de déchets et c’est des vêtements qu’on ne pourra pas exploiter. Le don ne peut donc pas être traité…«
Si vous souhaitez donc donner vos vêtements, Yannick Forestier vous invite à attendre la réouverture des bennes de dons Emmaüs et de ne pas poser les sacs à côté de ces derniers. Le but, pour le moment, étant de ne pas surcharger les mouvements solidaires, déjà saturés…