LYON 1ère

« SI TU NE TRAVAILLES PAS À L’ÉCOLE, TU VAS FINIR COMME EUX »

Emmanuel Rivals

Emmanuel Rivals

Crédit photo : CC BY-SA 3.0 Kevin.B

Éboueur, ripeur, un métier qui ne fait pas rêver et pourtant plus qu’indispensable dans la société. Florian l’exerce depuis 3 ans, et a profité de son jour de repos pour intervenir sur le Grand Direct, ce 15 avril.

« Si tu ne travailles pas l’école, tu vas finir comme eux. » Une phrase tristement célèbre et pourtant Florian est fier de son métier. À 31 ans, il est éboueur. Il sillonne les rues lyonnaises au petit matin, pour vider les poubelles et ramasser les déchets. Un métier souvent invisible, et pourtant, c’est aussi grâce à lui que la capitale des Gaules est aussi belle.

Depuis la crise et plus particulièrement le premier confinement, ils ressentent un regain de soutien. Florian a ressenti « un peu plus de reconnaissance » dans son travail. « Depuis leur balcon, leurs fenêtres et même dans la rue, les gens nous ont remercié, applaudi. On s’est senti plus visible. » Habituellement, peu, pour ne pas dire personne, vient à leur rencontre. Désormais, il a le sentiment que « les gens comprennent qu’on fait un travail utile pour la société.« 

Florian le sait, « ce n’est pas un métier qui fait rêver. » Même s’il lui arrive de croiser des enfants fascinés par le camion. « Les enfants, souvent, aiment bien venir nous dire bonjour. Ils veulent voir le camion de plus prêt ! »

Des rues lyonnaises plus ou moins propres

Malgré l’arrivée de la vague verte à Lyon, sa propreté reste encore en demi-teinte. « Il y a des secteurs où c’était déjà propre avant et ça le reste. D’autres où c’est plus compliqué. » Il raconte même que dans certains endroits, ils n’ont pas l’impression d’être passé. « Parfois, quelques heures après notre passage, c’est directement saccagé, comme si nous n’étions même pas passés. » Mais malgré tout, il reste des quartiers où les « gens ont pris le pli.« 

Pour lui, certaines règles doivent être rappelées. « Elles sont peut-être méconnues, certains ne savent pas quand nous passons, quand sortir ses poubelles ou comment faire le tri. » Des règles à respecter car il peut y avoir des incidences. « C’est une question de visuelle, personne ne veut vivre dans un quartier, ou une ville, qui paraît sale. » Et c’est aussi une question d’hygiène, « il peut il y avoir des rats, et certains endroits sont très marqués. »

Si pour l’instant l’élection des verts n’a pas changé leur quotidien, Florian et ses collègues continuent de faire leur maximum pour leur ville, tout en s’amusant. « On travaille en équipe, on est solidaire, il y a vraiment une bonne ambiance de travail. » Et pour qu’ils puissent garder cette bonne ambiance, de notre côté, « on peut continuer à faire le tri, découper les cartons ou encore ne pas mettre les sacs à côté des poubelles…«