LYON 1ère

RUES DE LYON : QUELS SONT LES MOYENS MIS EN OEUVRE POUR LUTTER CONTRE LA SALETÉ ?

Laura Nodari

Laura Nodari

En ce contexte de pandémie, l’hygiène de la population est devenue une priorité. De nombreuses préconisations sanitaires ont été imposées par le gouvernement mais un constat reste malheureusement quotidien : le relâchement du comportement des riverains vis à vis de leurs déchets conduit à des rues toujours plus sales.

De nombreuses salissures ont particulièrement été constatées dans le 7ème arrondissement de Lyon depuis plusieurs années, ce qui a été dénoncé par plusieurs collectifs.

Nous avons rencontré Michèle Joumard, retraitée et adhérente au CIL Gerland-Guillotiere où elle occupe le rôle de responsable du projet propreté.

L’objectif de ce comité d’intérêt local est de représenter les citoyens auprès de la Mairie lors de réunions tous les deux mois. Ils mènent aussi des actions dans des domaines qu’ils choisissent ensemble et depuis 2017 ils ont notamment lancé un grand projet sur la propreté.

Dans un premier temps, après une première réunion avec la Mairie, est née l’idée de distribuer, à la fois dans les bars et les restaurants, des flyers intitulés « Mon 7ème sans mégot » mais aussi de coller des stickers sur les poubelles qui contenaient des cendriers.

En 2018, ils ont décidé de réaliser une enquête comprenant 150 questionnaires où est apparue une quantité de remarques des citadins sur la propreté. Parmi les réponses récoltées, les problèmes qui prédominaient étaient les déchets sur les trottoirs, mégots, dégections canines. Ce résultat a alors lancé une nouvelle campagne de sensibilisation avec flyers et distribution de cendriers portables.

En 2019, ces dégradations étant toujours omniprésentes, le comité d’intérêt local a décidé d’aller un peu plus loin en proposant à la Mairie des résultats plus concrets, ne reposant pas uniquement sur la subjectivité de l’opinion des citoyens. Pour cela, l’équipe a mis en place une étude des salissures dans le 7ème, qu’elle a menée sur 18 sites, une fois par mois pendant un an. Cela lui a permis de comptabiliser rigoureusement l’ensemble des salissures qu’ils ont différenciées par type de lieu et en fonction de trois catégories : salissures endogènes, salissures hexogènes et salissures actives. De cette étude est ressorti en priorité une grande quantité de mégots, de papiers et de contenants alimentaires venant encombrer les rues.

Pour tenter de répondre à ce problème, Michèle Joumard nous a expliqué les solutions qu’ils ont proposé à la Mairie à l’issu de ces différentes études :

L’action sur la propreté est menée conjointement par la Mairie et la Métropole, avec une répartition des rôles rigoureusement actée. Ces compétences partagées entre villes et Métropole nécessitent un véritable travail de dialogue.

Le rôle des services de la Métropole de Lyon est d’assurer un service de propreté pour l’ensemble de ses 59 communes. Cela passe par la collecte avec des unités mécaniques de nettoiement, par les agents métropolitains qui agissent au quotidien mais aussi par un système de tri, le traitement de déchets et notamment la valorisation énergétique.

Isabelle Petiot, vice-présidente à la réduction des déchets et à la propreté à la Métropole de Lyon nous a expliqué avoir constaté pendant la crise sanitaire une baisse de la quantité d’ordures ménagères de 8%. Les collectes et le tri n’ont pas été négligés pour autant pendant le confinement et la Métropole a pu assurer ses services sur l’ensemble des communes.

Cependant, la période après le confinement a été plus difficile. Les consignes de tri, changées en janvier, ont été moins suivies, les gens ne respectaient plus vraiment l’espace public et l’exemple des berges du Rhône, qui a beaucoup été médiatisé, en est la preuve. Les services de la Métropole ont dû redoubler d’efforts sur ces endroits-là, en augmentant ses services et en procédant à des rajouts de bacs et de silos à verre. Chaque zone dans Lyon est surveillée à sa juste valeur, mais c’est surtout l’activité de ces zones qui est prise en compte par les services de propreté.

Isabelle Petiot nous a expliqué l’objectif de son mandat dans cet objectif de politique plus verte :

Elle nous donne ses solutions aux problèmes d’incivilité qui permettraient d’améliorer la qualité de vie des habitants du Grand Lyon :

À côté de ces actions municipales et métropolitaines, de nombreux dispositifs sont mis en place par différentes structures privées.

C’est le cas de la société ÉcoMégot dont le siège se situe à Bordeaux mais qui rayonne sur toute la France et est titulaire de l’agrément ESUS. Elle est reconnue comme d’utilité sociale, créant de l’emploi et agissant pour l’environnement.

L’antenne de Lyon est créée depuis un peu plus d’un an et est axée sur la sensibilisation avec des ateliers proposés pour aider les gens à adopter le bon geste de ne plus jeter son mégot à terre. Ils ont aussi créé des collecteurs dans le but de recycler le mégot et recréer de la matière avec ce plastique. Ces cendriers apparaissent dans les rues lyonnaises sous forme de bornes à la forme originale, facilement reconnaissables grâce à leur apparence de mégots, en plus stylisés.  Julien Bouhours, responsable de l’antenne de Lyon nous en dit plus sur le moyen de recyclage des mégots récoltés :

Il nous a confié que, malgré les nombreuses actions de sensibilisations, il reste encore beaucoup à faire et ceci rien qu’au niveau du mégot, lorsqu’on a à l’esprit que 40 milliard sont jetés à terre en France et par an. Sa société envisage aussi des perspectives d’évolution sur d’autres types de déchets comme ceux du bâtiment mais aussi des chewing-gum.

Voici le message qu’il tient à nous faire passer :

Enfin, il est important d’avoir conscience que la propreté dans les rues de Lyon doit avant tout être un effort collectif, où chacun détient son propre rôle, écoutez le message de Michèle Joumard :