LYON 1ère

PRÉCARITÉ MENSTRUELLE : DES DISTRIBUTEURS GRATUITS DE PROTECTIONS HYGIÉNIQUES DANS 21 COLLÈGES DE LA MÉTROPOLE DE LYON

Aurore Ployer

Aurore Ployer

La Métropole de Lyon, en partenariat avec l’inspection académique, a fait installer dans 21 collèges un distributeur gratuit de protections périodiques. Objectif : lutter contre la précarité menstruelle et lever le tabou autour des règles.

Selon l’association Règles élémentaires, en France, entre 1,7 et 2 millions de femmes ne peuvent pas s’acheter des protections menstruelles à la hauteur de leurs besoins. Cela concerne 500 millions de femmes dans le monde, parmi lesquelles 100 millions de jeunes filles qui rateraient jusqu’à une semaine d’école à cause de la précarité menstruelle.

Ce jeudi 17 novembre, Bruno Bernard, président de la Métropole de Lyon, s’est rendu dans le collège Henri Longchambon (Lyon 8ème) afin d’assister à l’installation d’un distributeur de protections menstruelles gratuites. 70% des élèves de l’établissement sont boursiers. Il était accompagné de Michèle Picard, vice-présidente chargée de l’égalité femmes-hommes et de Véronique Moreira, vice présidente chargée de l’éducation et des collèges.

Afin de lutter localement contre cette problématique, des distributeurs de protections hygiéniques gratuites sont désormais disponibles dans 21 collèges de la Métropole de Lyon, dans les sanitaires des filles. Il sera plus aisé pour les adolescentes de refaire leur stock en cas d’oubli ou de pénurie. D’après un sondage IFOP de 2019, 7 adolescentes sur 10 ne se sentaient pas suffisamment à l’aise avec le personnel encadrant et éducatif pour demander de l’aide.

La précarité menstruelle est aussi une question de santé publique. Des protections de fortune peuvent entraîner de graves troubles physiques : démangeaisons, infections, jusqu’au syndrome du choc toxique qui peut entraîner la mort.

NORMALISER LES RÈGLES

Les installations ont été accompagnées par la distribution d’un guide sur les règles, adapté aux âges des 6ème et 5ème. Michèle Picard, vice-présidente à la Métropole chargée de l’égalité femmes-hommes, marque l’importance d’un tel dispositif pour normaliser les règles : « Cela a une visée éducative. Le petit guide est très clair et sans tabou pour que les règles deviennent presque un non-sujet. On ne s’imagine pas toujours, mais une jeune fille qui a ses règles a peur qu’on voit ses protections dans son cartable, a peur d’un accident. C’est une pression parce qu’elles comprennent très rapidement qu’il ne faut pas que ça se voit ni que cela se sache. Cela peut être des sujets de moqueries et d’humiliations ».