La métropole de Lyon prévoit de transformer les anciennes halles Nexans en un espace de production artisanale, artistique et culturelle ouvert au public. Une initiative de la Métropole et de la Ville de Lyon en partenariat avec Bouygues immobilier, qui s’inscrit dans le cadre du grand projet de rénovation urbain du quartier industriel de Gerland, situé au sud de Jean Macé.
Développer des initiatives locales, proposer une nouvelle forme d’urbanisme, accompagner la mutation de l’ancien site industriel. Telle est la promesse du nouveau projet d’activation de la friche Nexans présenté mercredi 8 février par la Métropole et la ville de Lyon. Située au cœur du quartier de Gerland, l’ancienne usine à Câbles de Lyon s’apprête à être transformée en un lieu culturel ouvert au public, accueillant artistes, artisans et manufactures en tout genre. À quelques mètres de la Cité des Halles, le site abrite temporairement 75 personnes au sein de deux villages d’hébergement d’Habitat et Humanisme.
Lieu historique du fleuron industriel lyonnais, le terrain de l’actuelle friche a été acquis en 1886 par une fabrique de câbles avant de devenir en 1917 la Compagnie Générale des Câbles de Lyon. Après avoir été rachetée par Alcatel au début des années 80, Nexans prend le relais début des années 2000 avant de cesser toute activité industrielle en 2013. Le site est par la suite repris par la Métropole et la ville de Lyon ainsi que par Bouygues immobilier qui ensemble, se sont répartis les 8,3 hectares.
Un partenariat public-privé
À l’initiative de ce projet ? Trois acteurs principaux, dont un privé : Bouygues immobilier, qui doit prochainement signer une convention de projet urbain partenariat (PUP) avec la métropole et la ville de Lyon. Doté de 7,5 millions d’euros, ce PUP devrait permettre de financer la création de crèches, d’écoles, de nouveaux logements et d’espaces publics.
« On ne s’attendait pas vraiment à ce qu’un maire écologiste remercie Bouygues, mais voilà, c’est arrivé », ironise Grégory Doucet, maire de Lyon, qui se réjouit d’un partenariat public-privé qui s’emploie à « créer la ville de demain », et plus encore, « la ville du quart d’heure » que l’édile écologiste appelle de ses vœux depuis maintenant plusieurs mois.
La ville du quart d’heure
La transformation des anciennes halles Nexans s’inscrit dans le cadre plus large du projet de rénovation du quartier de Gerland Nord. Un projet censé répondre au besoin de création de logements, mais aussi au développement de l’activité économique et productive d’un secteur de Lyon jusque lors laissé pour compte. Afin de dynamiser la vie de quartier et de créer « la ville du quart d’heure » dans laquelle chaque habitant pourra « s’alimenter, s’éduquer, trouver un centre de soin et travailler », 20 % de la surface totale de 49 000 m2 sera dédiée à la création d’activités artisanales, commerciales, à l’installation de commerces et de bureaux. Pour faciliter leur implantation, les commerces bénéficieront d’un loyer modéré. Il en va de même pour les Lyonnais, qui auront accès à 180 nouveaux logements locatifs sociaux, et 25 logements en bail réel solidaire (BRS). Une centaine de chambres étudiantes doivent également être mises à disposition des étudiants de l’EM Lyon, dont le nouveau campus, en construction, devrait être livré d’ici 2024.
Dans une volonté d’accélérer la végétalisation de la ville, la municipalité et la métropole ont annoncé la création de nouveaux espaces verts, au premier rang desquels un parc urbain d’1,5 hectare. Un poumon vert, qui a pour objectif de lutter contre les îlots de chaleur, notamment en période de canicule. Le parc devrait également proposer des espaces ludiques pour les familles ainsi qu’un verger urbain avec des arbres fruitiers – des cerisiers et des poiriers a priori – pour que « les conditions d’une vie en bonne santé soient réunies », s’enthousiasme Grégory Doucet. Au total, l’exécutif municipal et métropolitain attendent à termes jusqu’à 1 000 nouveaux habitants dans ce quartier allant de l’avenue Jean Jaurès à la rue du Pré Gaudry. Les travaux devraient débuter en 2025 pour des premières livraisons dès 2027.
