LYON 1ère

LOIC MALFROY, UN PROFESSEUR DES BANLIEUES RACONTE SES EXPÉRIENCES DANS UN LIVRE

Emmanuel Rivals

Emmanuel Rivals

Crédit photo : Caue93 / Agnès Paty – Twitter de Loïc Malfroy

Actuellement professeur d’EPS à Meyzieu, Loïc Malfroy a aussi enseigné dans la Seine-Saint-Denis. Auteur d’un livre, il était l’invité du Grand Direct, ce 29 avril, pour raconter ses expériences.

Tout a commencé à Vénissieux, où il a été stagiaire pendant une année pour finaliser sa formation de professeur à la faculté. Après l’obtention de son diplôme, Loïc Malfroy est muté en région parisienne dans un établissement classé REP+ (Réseau d’Éducation Prioritaire). « J’étais en Seine-Saint-Denis, et mon année en tant que stagiaire m’a permis de démarrer ma carrière de manière un peu plus sereine. » Après avoir passé une année dans ce collège en région parisienne, il est revenu sur Lyon pour enseigner à Meyzieu. « Je voulais comparer, au travers, de mon livre, mes différentes expériences entre le 69 et le 93. » Un an en Seine-Saint-Denis, un livre en auto-édition qui retrace l’année scolaire de ce jeune professeur.

Malgré ce que l’on pourrait penser des quartiers parisiens, « c’est bien plus complexe que ce que l’on pourrait croire. » Les élèves qui manquent de respect au professeur, « en vérité ce n’est pas si noir ou blanc. » Il explique que d’une famille à l’autre, les parcours de vie sont différents, les moyens ne sont pas les mêmes et pour les cours à distances, « ils ne disposent pas tous de tous les outils numériques pour se créer un environnement de travail confortable. » Pour lui, ce n’est pas les professeurs qui sont à plaindre, mais bien les élèves. « Nous, les enseignants, nous devons nous adapter, c’est aussi notre mission. Mais ce qu’il faut vraiment cibler, c’est la difficulté pour les élèves de rester accrocher à ce wagon. »

Dans son livre, Loïc Malfroy voulait rentrer dans la tête d’un professeur, dans la sienne. « Nous avons tous une perception du métier, nous avons tous été confrontés au système scolaire et aux professeurs, mais sans forcément passer de l’autre côté du miroir. » Et plusieurs difficultés y sont évoquées. « La gestion d’une classe, se retrouver devant un groupe de jeune qu’on ne comprend pas forcément avec notre point de vue d’adulte. » Et comme dans tous les métiers, au départ, ce débutant a connu des moments de doute.

Mais, l’auteur n’a pas baissé les bras et a même rencontré des « élèves qui se montrent reconnaissants, parce qu’ils ont apprécié votre cours. C’est souvent spontané. » Du côté des parents, la reconnaissance est surtout arrivée avec les actualités sanitaires et les différentes annoncent de stop and go pour l’enseignement.