LYON 1ère

RASSEMBLEMENT D’UNE CENTAINE DE POLICIERS A LYON : « LE POLICIER A JUSTE LE DROIT DE SUBIR »

Sibylle Beaunee

Sibylle Beaunee

Lundi 2 mai, les policiers se sont réunis en face du tribunal judiciaire de Lyon, pour contester les décisions prises par la justice au sujet de leur collègue.  Celui-ci est mis en examen pour homicide volontaire. Le fonctionnaire avait fait feu, dimanche 24 avril, sur un véhicule qui lui aurait foncé dessus, à Paris, faisant deux morts.

Une centaine de forces de l’ordre s’est mobilisée, ce lundi midi, à l’appel des syndicats Alliance Police nationale, UNSA Police et Synergie officiers, devant le tribunal judiciaire de Lyon, comme partout en France, pour soutenir leur confrère mis en examen à Paris pour homicide volontaire. Une qualification des faits que les syndicats cherchent à dénoncer.

“On veut montrer notre ras-le-bol, ça ne peut plus durer.” 

Secrétaire régional adjoint du syndicat Alliance

Mettre en place la légitime défense pour protéger les policiers

Les forces de l’ordre réunis ont alors tous le même mot à la bouche : “légitime défense”. Une revendication qui leur tient à cœur, pour ceux décrits comme “étant des pères de famille qui ne veulent pas aller en prison, et rentrer en vie chez eux le soir.”

L’idée est alors de mettre en place une présomption de légitime défense à partir du moment qu’un policier utilise son arme. Un moyen alors “d’inverser la preuve”.

“Avec cette présomption de légitime défense, ça ne serait plus au policier de prouver qu’il était dans les bonnes conditions, mais à la justice.”

Secrétaire régional adjoint du syndicat Alliance

Cette mise en place n’est cependant pas un signal pour les policiers d’utiliser leurs armes, rappelle le Secrétaire régional adjoint du syndicat Alliance.

“La confiance est rompue entre la police et une partie de l’institution judiciaire”

Aujourd’hui, les syndicats sont convaincus que les forces de l’ordre ne sont plus soutenues par la justice.

“Comment simplement continuer à faire notre métier, si nous ne sommes pas soutenus ? Aujourd’hui, la confiance est rompue entre la police et une partie de l’institution judiciaire. Armé par la profession, mais désarmé par la loi, le policier a juste le droit de subir.”

Secrétaire régional adjoint du syndicat Alliance

Avec l’impression d’être délaissé de tous les côtés, et désignés comme le danger de la société, les forces de l’ordre mettent un point d’honneur à revendiquer leur colère. 

“Les cow-boys ce ne sont pas les policiers. Aujourd’hui les cow-boys sont des gens qui se tirent dessus, des cités qui s’affrontent. Il ne s’agit pas d’avoir peur de policiers ou de forces de l’ordre armés.”

Secrétaire régional adjoint du syndicat Alliance

Le Secrétaire rappelle aussi que “toutes les 30 minutes en France, il y a un refus d’obtempérer.”