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Toutes les femmes sont susceptibles de subir un choc toxique. Ce vendredi 23 avril, dans le Grand Direct, Sandrine Graneau, qui a subi un choc toxique en 2019, nous informe sur cette infection peu connue et potentiellement mortelle.
Sandrine Graneau a 38 ans et ce mercredi, elle sortait son livre « Choc toxique, faut-il avoir peur des protections hygiéniques ? ». À travers ce livre, elle souhaite éduquer sur les risques du choc toxique menstruel. Elle explique qu’il s’agit d’une « infection liée aux protections à terme que les femmes utilisent quand elles ont leurs règles ». Celle-ci peut se développer après avoir porté un tampon ou une cup trop longtemps. Il s’agit d’une maladie « extrêmement virulente, très grave, qui arrive rarement » mais qui peut être « potentiellement mortelle ».
Et si cette ancienne infirmière veut tant alerter sur les dangers du choc toxique, c’est parce qu’elle en a été elle-même victime, en avril 2019. « J’ai réussi à m’en sortir assez miraculeusement. » Mais suite à cette infection, Sandrine Graneau est quadri-amputée. Elle perd ses deux jambes, en dessous des genoux, ainsi que dix-huit phalanges. Elle est aujourd’hui appareillée, elle porte deux prothèses de jambes qui lui permettent, « après un long travail de rééducation qui n’est pas encore terminé », de se déplacer de faire des promenades, de sortir et de vivre « normalement ».
Reconnaître un choc toxique
Le problème de cette infection, comme l’explique Sandrine Graneau, c’est que « toutes les femmes sont potentiellement susceptibles de développer cette maladie ». Car il faut être porteur d’une bactérie, elle-même porteuse d’une certaine toxine. Et par-dessus tout, il faut que la femme ne soit pas immunisée contre cette toxine.
Cette rescapée du choc toxique raconte donc que l’infection se développe par « un ensemble de circonstances malchanceuses ». Mais il est impossible de savoir si l’on est porteurs de la bactérie à l’origine du choc toxique. « Toutes les femmes doivent se mettre en tête qu’il y a un risque de développer cette maladie. »
Et même lorsque le choc toxique frappe, il est difficile de le diagnostiquer puisque « ce sont des symptômes de grippe et de gastroentérite, des maladies très classiques et peu dangereuses ». Parmi les premiers symptômes, on retrouve des douleurs abdominales, de la fièvre, de la diarrhée, des vomissements et une éruption cutanée. Et c’est à cause de ce dernier signe que Sandrine Graneau a été sauvée. « J’ai fait un rush cutané, je suis devenue toute rouge et ça c’est un gros signe de choc toxique. Tout de suite, les médecins ont su ce qu’il se passait et ils ont pu me soigner rapidement. »
Comment éviter le choc toxique
Pour Sandrine Graneau, arrêter de porter des cups et des tampons n’est pas une solution. « En tant que femmes, on doit être libres d’utiliser ce qui nous convient le mieux. » Donc, pour limiter les risques de choc toxique, elle souhaiterait que « les fabricants de protections hygiéniques jouent le jeu de la transparence et informent les femmes de ce danger ».
Elle raconte d’ailleurs que lorsqu’elle a commencé à utiliser la cup menstruelle, elle pensait pouvoir « la porter douze heures, la rincer et la reporter ensuite ». C’est en tout cas ce qu’on lui avait raconté. Puisque des études scientifiques rapportent que la cup doit se porter sur une durée de six heures maximum. Elle doit ensuite être lavée et stérilisée entre chaque utilisation. Elle ne doit pas être utilisée la nuit ni avant les règles. « Il y a un tas de critères d’utilisation et de règles d’hygiène très importantes à connaitre. Et malheureusement, beaucoup de femmes ne les connaissent pas puisque les fabricants ne sont pas transparents. »
En plus de cela, cette maman de trois enfants voudrait que l’école éduque les enfants sur ces questions et fasse de la prévention. Selon elle, « c’est primordial, puisque si on transmet de mauvaises informations à nos enfants, ils vont reproduire les mêmes usages que nous ». Elle pense également que les hommes ont leur place dans cette problématique, étant les futurs pères de demain.