LYON 1ère

VILLEURBANNE : LA NUPES EN MEETING CONTRE LA RÉFORME DES RETRAITES

Ambre Xerri

Ambre Xerri

En plein examen du texte sur la réforme des retraites à l’Assemblée, la Nouvelle union populaire écologique et sociale (NUPES) s’est rassemblée à l’occasion d’un meeting à Villeurbanne vendredi soir. Le secrétaire général du Parti socialiste nouvellement réélu Olivier Faure ainsi que la députée du Rhône Marie-Charlotte Garin étaient présents.

La lutte contre la réforme des retraites est loin d’être finie. La veille de la quatrième mobilisation intersyndicale contre le report de l’âge de départ à la retraite à 64 ans, la Nouvelle union populaire écologique et sociale (NUPES) s’est réunie au Centre culturel de la vie associative (CCVA) de Villeurbanne.

En tête d’affiche, le secrétaire général du Parti socialiste Olivier Faure, la députée du Rhône Marie-Charlotte Garin, mais également Manon Aubry, députée européenne. Le maire de Villeurbanne Cédric Van Styvendael a ouvert le bal en fustigeant le « le cynisme du gouvernement et de son totem des 64 ans qu’il a emprunté à la candidature LR ». Retenu au palais Bourbon, Gabriel Amard, député de la 6e circonscription du Rhône a fait une brève apparition sur le grand écran de la salle, appelant les lyonnaises et lyonnais à rester mobilisés contre une réforme « profondément injuste », tout en assurant que les députés de la Nupes faisaient « tout leur possible à l’Assemblée nationale pour que ce texte ne soit pas voté ».

Re-mobiliser les troupes

Après une mobilisation en baisse mardi 7 février, ce meeting apparaît comme une occasion pour les forces de gauche de maintenir leurs troupes mobilisées.  « C’est à ce que sert ce type de meeting, c’est que les gens repartent avec une volonté, une conviction qu’à la fin, on peut gagner », explique Manon Aubry, députée européenne. Maintenir les troupes mobilisées, mais surtout, éviter un phénomène bien connu des mouvements syndicaux, celui de la résignation, dont le gouvernement a bon espoir qu’il l’emportera sur les manifestations, grèves et blocages. « Manifester sert encore à quelque chose », veut croire Olivier Faure, citant plusieurs exemples lors desquels le gouvernement à reculer suite à de fortes mobilisations : « la réforme à points qui a échoué, et dans l’histoire un peu plus lointaine, le CPE qui avait été adopté par le Sénat et qui avait fini par être retiré par Jacques Chirac ».

Devant une salle pleine de plus de 500 personnes, Marie-Charlotte Garin, députée de la troisième circonscription du Rhône s’insurge contre le texte d’un « gouvernement brutal ». « Brutal », dans ce qu’il propose, mais aussi « brutal » dans sa méthode. « Je fais partie d’une génération qui a envie d’une nouvelle pratique, de vérité, d’authenticité », déclame à la tribune la jeune députée qui appelle « toutes les rhodaniennes et tous les rhodaniens à descendre massivement dans les rues » lors des prochaines dates de mobilisation annoncées.

Le droit au repos… dès 60 ans !

« Nous aimons le travail mais le travail ne doit pas prendre toute la place. Arrivé à un certain âge, n’a-t-on pas le droit de se reposer ? », lance l’élue du Rhône, balayant d’un revers de manche les critiques de certains membres du gouvernements qui accusent les oppositions de gauche de prôner un « droit à la flemme ». Très engagée sur les questions féministes, Marie-Charlotte Garin a également souligné que « les femmes étaient définitivement – et contrairement à ce que le gouvernement veut bien nous faire croire – les grandes perdantes de cette réforme », rappelant que « la retraite est le miroir grossissant des inégalités tout au long d’une vie », avec un écart de revenus femmes-hommes qui « passent de 20 à 40% » dès l’entrée en retraite, et contre lesquelles « le gouvernement continue à ne rien faire ».

Également présente, la sénatrice du Parti communiste Éliane Assassi rappelle la proposition de la Nupes d’abaisser l’âge de départ à la retraite de 62 à 60 ans avec une pension à taux plein. « C’est tout à fait possible » assure-t-elle sous un tonnerre d’applaudissements, avant de dénoncer un gouvernement « qui veut faire travailler les gens plus longtemps » – un « non-sens social et philosophique », selon elle.

La grève générale, un levier près à être activé

Aux côtés de ses alliés, la sénatrice PC de Seine-Saint-Denis se veut rassurante. « Nous avons encore quelques cartouches, quelques leviers ». Face à un gouvernement qui refuse de reculer sur le très contesté article 7 – l’article faisant passer l’âge de départ à la retraite de 62 à 64 ans ; l’opposition de gauche ré-affirme, à l’occasion de ce meeting, sa détermination à poursuivre les mouvements de contestations, quitte à « passer à l’étape supérieure », comme l’a suggéré Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT.

« Si le prix à payer est d’en arriver à la grève générale, alors il nous reste encore cette possibilité », assure Marie-Charlotte Garin, insistant sur le fait que « tous les moyens seront mis en œuvre pour ne pas laisser passer ce texte terriblement injuste », et de conclure « Quand nous sommes 7 Français sur 10 opposés à cette réforme, nous sommes la majorité, nous sommes l’alternative, et à la fin, on gagne ».