Anne BRUGNERA députée de la 4ème circonscription du Rhône, élue du 6ème arrondissement et par ailleurs ancienne adjointe de l’équipe de Gérard Colomb était l’invitée Politique de Frédéric DUVAL ce samedi 6 janvier 2024 sur Lyon 1ère.
Un projet rejeté à l’assemblée, un texte profondément remanié et totalement dénaturé, autant d’éléments qui ont amené de nombreux analystes politiques à évoquer une “victoire idéologique” du RN. Il est certain en tout cas que ce “moment parlementaire inédit”, marque une fracture ou à tout le moins, une tension jamais vue depuis le début de la présidence Macron. Une situation qui questionne notre fonctionnement démocratique et interroge sur la suite de l’action gouvernementale et cette désormais “incapacité française” de mettre en place des réformes.
Anne BRUGNERA, elle en tout cas, a clairement tranché et fait partie de ces “frondeurs” d’un nouveau genre, qui ne sont pas sans rappeler ceux qui avaient réussi à plomber la fin de la présidence de François Hollande. Elle est en effet la seule du département (et une des 20 députés Renaissance en France) à avoir voté contre ce texte en déclarant que le contenu était “inacceptable pour elle”. Elle était particulièrement remontée sur les freins mis à l’accueil des étudiants étrangers avec un système de “caution retour”, qui leur sera restitué au moment de quitter la France ou lors de la signature d’un contrat de travail. Une position cohérente avec ses engagements mais aussi courageuse vis à vis de son électorat traditionnellement plutôt conservateur sur ces enjeux.
Lors de cet entretien, elle a également répondu à de nombreuses questions sur des sujets d’actualité, rappelant par exemple les enjeux des prochaines échéances européennes du fait notamment de l’impact des décisions de Bruxelles sur les questions migratoires. Elle a évoqué, en tant que rapporteur de la loi, l’état d’avancement du projet de reconstruction de Notre Dame et l’espoir et le symbole que cela représentait pour notre pays. La cathédrale, dont la flèche sera bien visible pour les JO, restera néanmoins fermée au public jusqu’au 8 décembre, une date qui résonnera évidemment dans le cœur des Lyonnais.
Elle a pris le temps de développer la proposition de loi qu’elle porte depuis le début de son mandat pour faire reconnaître le délit “d’homicide routier”. Au-delà de sanctions administratives alourdies, notamment pour conduite sous l’emprise de stupéfiants, cette évolution est aussi sémantique et vise à rendre plus supportables ces situations, car il n’y a rien d’involontaire à consommer de l’alcool ou des stupéfiants avant de décider de prendre quand même le volant.
La conseillère du 6ème a enfin fait le point sur de nombreux dossiers lyonnais, en s’exprimant sur les pistes de réforme du modèle métropolitain Lyonnais, unique en France et régulièrement contesté par les élus, ainsi que sur les réflexions en cours sur la modification de la loi PLM. Cette loi, spécifique aux 3 plus grandes villes de France (Paris / Lyon / Marseille), à organisé le découpage en arrondissement pour plus de proximité avec les habitants. Une avancée démocratique à l’époque confrontée aujourd’hui à une insuffisance de moyens d’actions pour les maires d’arrondissement et à la question centrale de l’élection du maire de Lyon au suffrage universel direct.
Autant de points qui semblent clairement montrer, même si elle affirme qu’il est trop tôt pour en parler en termes d’incarnation, qu’elle entend contribuer pleinement à la prochaine campagne pour les élections municipales en 2026.
Retrouvez son interview consacrée notamment à son refus du projet de loi immigration, mais aussi son avis tranché sur le bilan de mandat de la gouvernance écologiste, ses ambitions municipales pour 2026 et la proposition de loi qu’elle porte sur le délit d’homicide routier.
© Frédéric Duval