LYON 1ère

LA CONVENTION : BERNARD CAZENEUVE A DÉVOILÉ LE NOM DE SON MOUVEMENT À LYON

Ambre Xerri

Ambre Xerri

Bernard Cazeneuve a tenu une réunion publique jeudi 9 mars au Palais de la Mutualité dans le 3e arrondissement de Lyon en présence de la maire de Vaulx-en-Velin Hélène Geoffroy et du président du Parti radical de gauche (PRG) Guillaume Lacroix. L’occasion de rappeler la ligne politique de son mouvement, dont il a dévoilé hier soir le nom : La Convention.

Rares sont ceux qui manient le verbe avec autant d’aisance que lui. Bernard Cazeneuve a pris la parole pendant plus d’une heure devant un parterre de 300 personnes au Palais de la Mutualité de Lyon ce jeudi 9 mars en présence de ses soutiens locaux, la maire de Vaulx-en-Velin Hélène Geoffroy, et le président du Parti radical de gauche (PRG) Guillaume Lacroix. Une rencontre qui s’inscrit dans sa tournée des villes françaises entamée courant février après l’annonce de la création de son mouvement, et qui a pour but de réunir élus et militants qui souhaitent le soutenir dans son initiative.

C’est donc dans la ville d’Édouard Herriot que l’ancien premier ministre a choisi de révéler le nom de son mouvement : La Convention. La Convention, parce qu’il s’agit « historiquement, d’un moment important dans l’avènement de la République en France ». C’est aussi « un moment d’échange », assure-t-il, et de rappeler les multiples conventions organisées « autour de thématiques fondamentales telles que la mutation écologique, la justice sociale et économique, la paix de l’Europe ou encore les valeurs de la république ». L’homme qui est également juriste de profession note que la Convention renvoie aux textes de droit qui portent des principes et des valeurs fondamentales : « Convention européenne des droits de l’Hommes, Convention des nations unies, ou encore la Convention des droits de l’enfant », énumère-t-il.

Rassembler la gauche socialiste

Mais ce n’est pas tout. La Convention fait également référence à « à la re-fondation de la gauche dans les années 60 », lorsqu’en 1966, le Front du progrès, le Centre de la réforme républicaine, l’association Nouveau Régime et les clubs Ve République, ainsi que diverses personnalités représentatives du « gaullisme social et populaire », se sont associés pour constituer la Convention de la gauche Ve République.

Un tout nouveau mouvement qui n’aurait donc, d’après le principal intéressé, comme seul et unique dessein que de « faire en sorte qu’il y’ait un rassemblement de toute la famille socialiste autour d’une refondation ». Or, « pour rassembler ses forces, il faut commencer par constituer une organisation centrale qui soit attractive, voilà tout le projet ». En somme, l’idée n’est donc pas de créer un parti politique de plus, mais bien de constituer un bastion idéologique permettant de réconcilier le Parti socialiste (PS) avec « ses idées, ses valeurs et ses combats historiques », et de lutter contre « l’outrance et le sectarisme ».

La construction d’une alternative à la NUPES

Et pour cause, depuis l’avènement de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (NUPES), l’ancien maire de Cherbourg n’a eu de cesse que de mettre en garde contre « le manque de nuance cher au parti socialiste » et le « dogmatisme » de La France Insoumise (LFI). En septembre dernier, l’ancien premier ministre avait notamment regretté que le PS se soit laissé « toutouiser » par le leader de LFI Jean-Luc Mélenchon au sein de la Nupes, et avait publié dans le Journal du Dimanche un manifeste pour une gauche « sociale-démocrate, républicaine, humaniste et écologique ».

Parmi les signataires, figurent un certain nombre de poids lourds socialistes comme Stéphane Le Foll (maire du Mans), Jean-Christophe Cambadélis (ancien premier secrétaire du Parti socialiste), Carole Delga (présidente de la région Occitanie), Loïg Chesnais-Girard, (président de la région Bretagne) ou encore Nicolas Mayer-Rosignol (maire de Rouen). D’anciens ministres de François Hollande et quelques personnalités comme le journaliste Laurent Joffrin ou l’ancien directeur général de l’OMC Pascal Lamy ont aussi rejoint cette initiative.

« Un autre chemin » contre le «dogmatique» et le « sectarisme »

Plus récemment, dans une tribune, 110 élus ont apporté leur soutien à Bernard Cazeneuve et son projet de fédération de la gauche républicaine, sans pour autant appeler à la création d’un « parti de plus » alors que ceux qui existent « déjà ne parviennent pas à convaincre ».

Bernard Cazeneuve, qui a quitté le PS après l’accord de la Nupes scellé en mai 2022 à l’occasion des législatives, estime qu’« un autre chemin est possible ». Et de conclure : « Nous ne sommes pas condamnés au Rassemblement national. Si nous sommes capables de faire ce travail, une force s’ouvrira, un élan se créera, une incarnation surgira, qui permettra à un moment donné d’éviter de poursuivre cette spirale d’affaissement, d’abaissement politique, moral et républicain dans lequel le pays s’est peu à peu enfoncé ».