Invitée au micro de Frédéric Duval sur Lyon 1ère samedi 17 février, Stéphanie Léger, adjointe au maire de Lyon, chargée de l’Éducation et de la petite enfance, a annoncé la végétalisation des cours de « 60 à 70 écoles d’ici la fin du mandat ». Une initiative qui s’inscrit dans un vaste projet éducatif, qui vise à davantage impliquer l’enfant dans la vie de la cité.
« Végétalisation », ou « re-végétalisation ». Des termes avec lesquels les Lyonnais ont su peu à peu se familiariser. Et pour cause, sur quelles lèvres ne se sont-ils pas posés, dans les colonnes de quels journaux n’ont-ils pas été encore lus ? Des immeubles, aux places, en passant par les centres commerciaux, la végétalisation, et la re-végétalisation font partie des premières étapes des politiques de transition écologique en milieux urbains, et les écoles n’y échappent pas. Invitée dans l’émission politique de Frédéric Duval samedi 17 février, l’adjointe au maire de Lyon chargée de l’Éducation, Stéphanie Léger a annoncé la végétalisation de « 60 à 70 cours d’écoles d’ici à la fin du mandat », ce qui représente un peu moins d’un tiers des 208 établissements scolaires lyonnais.
Depuis l’arrivée de la majorité écologiste à l’Hôtel de Ville en juillet 2020, quelques dizaines d’écoles ont déjà vu leur cour de récréation être végétalisées. « Les cours d’écoles sont à peu près les seuls espaces urbains à ne pas avoir changé ces dernières années », fait valoir Stéphanie Léger. « Il nous apparaissait donc comme indispensable d’engager un processus en vue de repenser leur aménagement ». Et pour ce faire, « on essaie d’imaginer la cour idéale », résume l’élue.
Détruire les îlots de chaleur
« Repenser leur aménagement », « imaginer la cour idéale » . Des ambitions qui s’inscrivent dans le cadre d’une politique de lutte contre les effets du réchauffement climatique. Avec des températures qui atteignent en juin des maximales de 38,5°C, et alors que les élèves sont encore à l’école à cette période de l’année, il devient impératif de trouver des solutions qui permettraient de rafraîchir les établissements scolaires. « Les cours sont encore quasiment toutes faites de bitume ou de béton », constate l’élue. Or, comme l’explique Erwan Cordeau, chargé d’études sur le climat, l’air et l’énergie à l’Institut Paris Région, ces matériaux « réfléchissent peu la lumière, et de la chaleur potentielle s’emmagasine », permettant ainsi aux îlots de chaleurs de se former.
Pour Stéphanie Léger, verdir les cours reste donc une des meilleures solutions pour créer «facilement» des îlots de fraîcheur au sein des établissements scolaires. Une difficulté réside néanmoins dans le fait que de tels travaux ne peuvent être réalisés qu’en l’absence d’élèves – autrement dit, uniquement pendant les vacances d’été – ce qui explique la raison pour laquelle ces projets « ne se font pas du jour au lendemain », concède la conseillère municipale du 3e arrondissement. « Une quinzaine de concertations sont actuellement en cours et d’autres doivent être lancées dans les mois et années à venir dans 40 autres écoles de la ville de Lyon », promet Stéphanie Léger.
Une ville des enfants
Un projet sur plusieurs années donc, qui s’inscrit dans une ambition plus vaste : celle de créer « une ville des enfants », « une ville où les enfants se sentiront pris en compte en tant que citoyens à part entière », précise Stéphanie Léger qui souhaite un espace urbain qui « aide l’enfant à se construire, à s’émanciper et surtout, qui va lui permettent de choisir ce qu’il souhaite faire plus tard ».
Une émancipation qui passe entre autre, par l’apprentissage des réflexes et gestes écologiques dès la petite enfance. « On travaille par exemple sur le triage des déchets » dans le cadre de la « stratégie du champ à l’assiette et de l’assiette à la poubelle ». Concernant ce qu’il se trouve dans leurs assiettes, « il est important que les enfants sachent ce qu’ils mangent et d’où vient ce qu’ils mangent », c’est pourquoi « notre majorité a véritablement souhaité insérer davantage de qualité, ce qui passe par plus de bio, et plus de produits locaux ».
Vers un modèle plus inclusif
Les relations garçons-filles à l’école font également partie des questions sur lesquelles Stéphanie Léger planche depuis son entrée en fonction. En terme de rapports et d’égalité hommes-femmes, « beaucoup se joue dès l’école », assure-t-elle, avant d’ajouter : « c’est notamment la raison pour laquelle, on se demande systématiquement, lorsque l’on ré aménage une cour, comment on peut occuper de façon équitable cet espace en fonction des envies de chacun ». De la même façon, la politique mise en œuvre par l’exécutif local souhaite que, dès la maternelle, « les toilettes filles soient isolées des toilettes garçons ».
Concernant l’accueil des élèves à mobilité réduite ou présentant un handicap, Stéphanie Léger plaide en faveur d’un « véritable partenariat Éducation nationale-collectivités » afin de donner les moyens aux collectivités territoriales de mettre en place des aménagements et des accompagnements adaptés. Or, pour cela, « il faut du matériel, des professionnels et dans l’état actuel des choses, on n’a pas toujours les moyens », déplore-t-elle. Et de conclure, « l’objectif de notre projet éducatif est de mettre tous les moyens à notre disposition afin de satisfaire nos ambitions pédagogiques et éducatives qui concernent la transition écologique », mais également « la co-éducation pour aider à mieux inclure les enfants qui présentes des différences, des handicaps, des fragilités sociales ou scolaires mais aussi à protéger tout autre enfant victime de discriminations ».
Retrouvez l’intégralité de l’entretien de Stéphanie Léger en podcast ci-dessous :
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