LYON 1ère

DÎNER FASTUEUX DE LAURENT WAUQUIEZ (LR) : UNE PERQUISITION MENÉE AU SIÈGE DE LA RÉGION AUVERGNE-RHÔNE-ALPES

Ambre Xerri

Ambre Xerri

Une perquisition a été menée au siège de la région Auvergne-Rhône-Alpes ce mardi 21 février. Une opération réalisée dans le cadre de l’enquête ouverte suite aux révélations concernant un dîner organisé par le président Les Républicains (LR) Laurent Wauquiez aux frais de la région.

Un dîner à 100 000 euros aux frais de la collectivité ? La note risque d’être d’autant plus salée pour Laurent Wauquiez, pressenti comme étant le prochain candidat Les Républicains à l’élection présidentielle de 2027. Une perquisition a été réalisée au siège de la région Auvergne-Rhône-Alpes mardi 21 février dans le cadre d’une enquête ouverte par le Parquet national financier (PNF). En ligne de mire : un dîner organisé aux frais de la région par son président, Laurent Wauquiez. Une soirée dont la facture s’élève à plus de 100 000 euros. Ramené au nombre de convives, l’événement aurait coûté plus de 1 100 euros par personne, repas et location compris.

D’après son cabinet, la perquisition aurait eu lieu en l’absence de l’ancien président des Républicains. Le PNF a de son côté confirmé que les perquisitions étaient menées dans le cadre d’une enquête préliminaire ouverte en décembre « pour favoritisme, recel de favoritisme et détournement de fonds publics ». Une investigation qui fait suite aux révélations de Médiapart à l’automne dernier sur le dîner fastueux qu’aurait tenu Laurent Wauquiez, et qui a suscité une avalanche de critiques.

Un dîner de château

Dans son article publié en octobre 2022, Médiapart faisait état d’un « dîner des sommets » qui a eu lieu au château de la Chaize dans le Beaujolais, et qui aurait « rassemblé environ 90 personnes », parmi lesquelles se trouvaient notamment le joueur de tennis Jo-Wilfried Tsonga, le skieur Alexis Pinturault et le président du directoire du groupe M6, Nicolas de Tavernost. Toujours selon Médiapart, un consultant aurait participé à l’organisation du dîner pour une facture de 48 000 euros TTC, point sur lequel la présidence assure avoir pris en charge 100 % de l’addition, sans toutefois préciser sur quel budget avait été imputée cette dépense.

Plus globalement, l’exécutif régional s’était défendu en arguant qu’il s’agissait d’organiser des événements destinés à mettre « en relation des personnalités issues de tous les horizons : culturel, économique sportif, associatif, économie sociale et solidaire » pour notamment « créer dans notre Région de grandes synergies entre les acteurs ».

Les oppositions vent debout

Des explications qui, à défaut de convaincre, ont déclenché l’ire des oppositions. La conseillère régionale Najat Vallaud-Belkacem (PS) s’était insurgée contre « un détournement d’argent public », pointant la « vocation avant tout de préparer la candidature de monsieur Wauquiez à la présidentielle de 2027 ». Depuis sa mairie de Grenoble, l’écologiste Éric Piolle, avait lui aussi condamné ce « scandale de plus » : « Pendant qu’il coupe les subventions aux villes et aux campagnes, Wauquiez s’offre des dîners de luxe à 100 000 euros. ». Le groupe écologiste d’Auvergne-Rhône-Alpes présidé par Fabienne Grébert s’était notamment empressé d’effectuer un signalement à la justice.

En janvier dernier, le groupe socialiste à la région a appelé une nouvelle fois la présidence à lever le voile sur ce dîner ainsi que sur de précédentes éditions, après avoir obtenu un avis favorable de la Commission d’accès aux documents administratifs (Cada). « Le contribuable (….) a le droit de savoir comment l’argent de la région est utilisé. En aucun cas, il ne doit servir les intérêts personnels de Laurent Wauquiez qui a clairement affiché ses ambitions pour l’élection présidentielle de 2027 » , affirmait alors à l’AFP le groupe socialiste.

Le président du groupe Rassemblement national à la région, Andréa Kotarac, a également exhorté l’exécutif régional à davantage de « transparence au sein de cette assemblée » ainsi que sur « l’utilisation des fonds publics ».

Sollicitée par l’AFP, la présidence de région a simplement affirmé demeurer « très sereine » et se tenir « à la disposition de la justice pour communiquer dans la plus grande transparence l’ensemble des documents qui lui seront demandés ».