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Lyon : le cimetière de la Guillotière se met au vert 

Romain Balme

Romain Balme

Le projet est destiné à végétaliser le cimetière en conciliant impact écologique et confort des usagers. Fin de chantier prévue fin 2025 ou début 2026 

900.000 euros. C’est le budget débloqué par la Ville de Lyon pour végétaliser les cimetières de Guillotière dans les 7e et 8e arrondissements. Une directive qui prend tout son sens à l’occasion de la 10e édition du printemps des cimetières qui s’est déroulé ce week-end. Cette année, le thème de l’évènement est le suivant : “Faune, Flore et biodiversité”. Au cœur de ce large plan de végétalisation, un projet majeur : l’expérimentation d’un carré naturel. Autrement dit, une parcelle avec l’aspect d’une prairie funéraire. Comme le révèle Laurent Bosetti, Adjoint au Maire de Lyon délégué à la Politique funéraire, « L’idée c’est d’avoir a la fois une qualité paysagère, et de respecter l’enjeu écologique ». En effet, le funéraire a tout de même un impact écologique fort, par les matériaux utilisés pour la construction des tombes, mais aussi avec le formol, utilisé pour empêcher la décomposition du corps. La création de ce carré naturel permet ainsi de combiner les enjeux écologiques et esthétiques.  

Un concept singulier… mais pas inédit 

Créer un carré naturel pour faire cohabiter recueillements et biodiversité c’est novateur mais pas nouveau. De nombreuses villes en France ont déjà tenté l’expérience à l’image de Niort dans le cimetière de Souché. Le carré naturel semble se démocratiser partout sur l’Hexagone. A Lyon, c’est dans un but bien précis que l’expérimentation a été décidée. “L’idée avec cette première pierre c’est de faire des petits en fonction du succès, pour le reproduire ailleurs”, explique Laurent Bosetti. Derrière cela, une volonté forte de sobriété écologique, mais aussi économique puisqu’une place dans ce carré naturel est beaucoup moins onéreuse pour les familles. A l’instant 140 places sont prévues dans ce carré. 

Le printemps des cimetières, une actualité idéale pour promouvoir la végétalisation 

Cet évènement national annuel, organisé par la fédération patrimoine Aurhalpin met en valeur la richesse du patrimoine funéraire à travers diverses animations. A Lyon, celles-ci sont réalisées main dans la main avec des partenaires locaux. C’est notamment le cas de la ligue de protection des oiseaux (LPO), de la direction des cimetières ou encore des pompes funèbres publiques, les services funéraires. L’objectif est de sensibiliser les usagers tout en faisant converger leurs intérêts avec ceux de la faune et de la flore. Les quatre cimetières de Lyon sont concernés par cette opération. 

Un plan d’aménagement plus large 

Végétaliser, c’est dans la tête des élus depuis novembre 2023 et l’adoption d’une nouvelle stratégie funéraire qui place la transition écologique au centre. Première action en lien avec celle-ci, conventionner tous les cimetières lyonnais dans le but de recenser les espèces présentes sur les lieux. En véritable pilier du projet, la végétalisation est destinée à bouleverser “le paradigme du cimetière à la française” avec une omniprésence du goudron et du marbre pour en faire “un ilot de fraicheur” pour reprendre les mots de Laurent Bosetti. Cette nouvelle optique sera expliquée aux familles par l’intermédiaire par le nouveau règlement des cimetières qui verra le jour en septembre prochain.  

Améliorer le confort des usagers 

L’enjeu principal de ce changement de grande envergure, réduire ces ilots de chaleurs “insupportables lorsque les personnes viennent se recueillir” signale Gautier Chapuis, Adjoint au Maire de Lyon délégué à la Végétalisation et à la Biodiversité. Des bancs en plus, de nouvelles entrées pour assurer une continuité piétonne ou encore favoriser l’appropriation des cimetières comme dans les pays du Nord, telles sont les mesures annoncées. Pour Gautier Chapuis, il s’agit en somme “d’un beau projet destiné à favoriser la biodiversité tout en apportant de la beauté”, et de l’accessibilité en témoigne les nombreuses allées qui compose le cimetière. Le chantier se clôturera fin 2025 ou début 2026, une quarantaine d’arbres ont déjà été plantés dans le cimetière.