LYON 1ère

UNE EXPOSITION EN HOMMAGE AUX FEMMES VICTIMES DE VIOLENCE

Emmanuel Rivals

Emmanuel Rivals

Le musée Thimonnier rouvre ses portes avec l’exposition Née fille. Via des oeuvres textiles, l’artiste Françoise Grange raconte l’histoire de ces femmes. La chargée du service des publics au musée, Laetitia Jandet, était l’invitée du Grand Direct, ce 3 juin, pour en parler.

Le textile a pris place dans le musée Barthélemy Thimonnier pour rendre hommage aux femmes victimes de violences au travers d’une exposition intitulée : Née fille. Une idée de l’artiste plasticienne Françoise Grange, qui a voulu mettre en lumière toutes ces femmes. « C’est une artiste qui a beaucoup voyagé. De ce fait, elle a rencontré tout au long de sa vie des femmes qui ont subi des violences dans différents pays : prostitution, esclavage ou encore viol de guerre. » Dès lors, l’artiste s’est lancée dans la création d’oeuvres textiles « pour dénoncer ces violences qui existent dans le monde entier. »

Si au premier coup d’oeil l’exposition est très colorée grâce au textile utilisé, « la tristesse n’est pas le premier sentiment qui arrive à la découverte de l’exposition« , mais les différents niveaux de lecture offrent une tout autre dimension à la visite. « En premier lieu on apprécie le visuel et l’esthétique, puis on se rapproche des cartels, pour les lire, et on commence à comprendre l’histoire de la robe. » Et Laetitia rappelle que les textes peuvent parfois « être très difficiles. »

Une exposition aussi pour sensibiliser

Pour rendre ces œuvres plus réelles et prenantes, l’artiste « a utilisé de vrais tissus qui viennent du pays d’origine que ce soit d’Afrique ou de Syrie« , de plus chaque robe à son prénom. « Face à ces œuvres, au départ, les visiteurs ne savent pas trop comment réagir, et puis peu à peu les langues se délient. Il y a beaucoup de personnes qui connaissent, ou sont elles-mêmes, des victimes de violences. » Dans ces moments-là, Laetitia Jandet n’hésite pas à donner « des numéros, des contacts pour en parler. » Un simple geste qui ne coûte rien, mais qui peut faire évoluer les choses. « C’était aussi la volonté de Françoise Grange.« 

Mais si l’exposition raconte des actes et des faits difficiles, elle s’adresse tout de même à tous les âges. « Nous voulions que cette exposition soit accessible à tout le monde, et notamment pour des animations scolaires. » Pour ce faire, le musée a mis en place différent niveau de lecture et de compréhension. « Par exemple pour les plus petits, nous n’allons pas parler de violence, mais plus du travail artistique. Pour les primaires, on peut commencer à parler de violence, mais ce sera plus axé sur le harcèlement. » Ainsi, le musée s’adapte aux tranches d’âge sans bousculer les visiteurs. « Le but n’est pas de choquer, bien au contraire. »

Crédit photo : Le musée Barthélemy Thimonnier