LYON 1ère

14ème FESTIVAL KARAVEL A BRON AVEC MOURAD MERZOUKI : « AUJOURD’HUI, CERTAINS DANSEURS HIP HOP SONT GRAND-PERES » (INTERVIEW)

YK

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Danseur et chorégraphe originaire de Saint-Priest, Mourad Merzouki est une pointure internationale. Il est aussi le fondateur et directeur artistique du 14ème Festival de danse Karavel, qui se déroule à Bron jusqu’au 25 octobre. Un programme riche pour les amateurs et les curieux : pas moins de 39 compagnies participent à cet événement. « Je suis ravi de poursuivre cette belle aventure « , explique Mourad. « Le principe est d’accueillir tous les acteurs qui gravitent autour de la danse hip hop. En 14 ans, les propositions sont toujours aussi riches et inattendues. Aujourd’hui on a un hip-hop d’auteur, engagé et divertissant. Il s’adresse vraiment à tous et nous en sommes vraiment très fier.« 

« Le hip hop incarne toujours cet état d’esprit de dire que peu importe d’où l’on vient. On peut partager nos émotions et nos idées au travers de l’art« . Précision utile concernant cette culture qui traverse les temps et qui prouve qu’il ne s’adresse pas exclusivement à un public jeune. « Aujourd’hui, certains danseurs ou chorégraphes de hip hop sont grand-pères. (…) Quand on voit un danseur qui a passé 50 ans sur scène, on ne l’attend pas pour ses tours sur la tête. (…) Il y a une émotion qui se dégage de sa danse, dans son corps vieillissant et le public adhère » précise le chorégraphe lyonnais.

Un festival et une pratique qui peuvent naturellement susciter des vocations. A l’heure des émissions de concours, avec des jurés dans tous les domaines, il est peut-être intéressant de savoir comment un futur danseur doit se préparer s’il veut en faire son métier. « Pour les jeunes, je leur dirais d’être singulier et ouvert. Il ne faut pas s’enfermer sur une seule discipline. moi, j’ai beaucoup appris en me frottant à la danse contemporaine, la musique classique, au cirque…  » conseille Mourad Merzouki

Une 14ème édition qui est maintenue malgré la crise sanitaire, en respectant évidemment toutes les règles de distanciation. « Ce qu’on vit depuis le mois de mars est dramatique. Et en même temps, il faut qu’on reste debout et qu’on se réinvente. C’est pour cela que j’ai tenu à ce que le festival se fasse coûte que coûte. (…) C’est important de continuer à partager ces moments forts, qui rassemblent autour de cet art. « 

Mourad Merzouki a accepté d’être « croqué » par un jeune étudiant chinois en histoire de l’art, Li Jinshuai, pendant le temps de l’entretien accordé à Lyon 1ère.