Le Musée de l’Imprimerie et de la Communication Graphique, situé au cœur de la Presqu’île lyonnaise, ferme ses portes pour entamer un vaste chantier de rénovation. Réouverture prévue au printemps 2027, avec un musée entièrement repensé pour mieux accueillir, mieux montrer et mieux raconter.
La Ville de Lyon investit massivement dans ses équipements culturels, et le Musée de l’Imprimerie n’échappe pas à cette dynamique. Le site, installé dans un hôtel particulier Renaissance du XVe siècle classé monument historique, bénéficiera d’une rénovation complète pour un montant de 5,45 millions d’euros, auxquels s’ajoutent 600 000 euros pour les opérations de déménagement, portant le coût total à plus de 6 millions d’euros. Un effort conséquent financé essentiellement par la Ville, avec le soutien de l’État à hauteur de 122 400 € pour les parties Monuments Historiques.
« Ce chantier témoigne d’une volonté politique forte en faveur de la culture et du patrimoine. Avec ces travaux
qui concernent à la fois l’accessibilité et l’agencement des espaces, le musée va pouvoir retrouver une
ouverture sur la ville et une fluidité des espaces, tant pour le public que pour le personnel », explique Sylvain Godinot, adjoint au Maire de Lyon délégué à la Transition écologique et au patrimoine.
Accessibilité, modernisation et ouverture sur la ville
L’objectif est clair : rendre le musée plus accessible, plus visible et plus contemporain. La configuration actuelle du bâtiment, marquée par des marches et des espaces peu fonctionnels, limite l’accès à une partie du public – notamment les familles, les personnes à mobilité réduite, et même… les visiteurs pressés.
D’après le directeur du musée Joseph Belletante, ce sont un tiers des visiteurs qui ne montent pas au deuxième étage, pourtant riche de nombreuses œuvres exposées. « Les visiteurs du musée ne savent pas où aller. Et en même temps, ils sont de plus en plus à venir. La fréquentation a quadruplé entre 2012 et aujourd’hui. Le public évolue, il est de plus en plus jeune. Il faut rendre la compréhension du lieu plus claire », raconte le directeur du musée.
Parmi les transformations prévues, en voici une liste non-exhaustive :
- Rendre le lieu plus accessible avec la création d’un ascenseur et d’un parcours accessible sur l’ensemble du musée,
- Ouvrir le musée sur la ville en proposant un accueil plus lisible,
- Restauration des façades et galeries classées,
- Amélioration de la performance énergétique
Le musée, qui n’avait jamais été pensé dans sa globalité depuis son ouverture en 1964, entame ainsi sa première vraie restructuration complète.
Cette fermeture est aussi l’occasion de repenser en profondeur le parcours muséal. Le directeur du musée, Joseph Belletante, insiste sur la nécessité de rompre avec une vision figée de l’institution. « Nous voulons éviter l’effet musée figé, écrasant, qui ne parle qu’aux initiés. Un musée doit donner envie aux visiteurs de revenir souvent et pour cela, il faut qu’il y ait des nouveautés. Il faut éviter que le musée soit trop permanant », explique-t-il.
Le futur musée se veut plus mobile, plus vivant, plus interactif. La nouvelle muséographie intégrera l’art urbain, le tatouage ou encore les jeux vidéo. L’accessibilité ne se limite pas aux rampes : les enfants pourront voir les œuvres à leur hauteur, les parcours seront fluidifiés, et l’accueil du public largement repensé. Le musée ouvrira également davantage ses portes à des expositions temporaires.
Même le nom du musée pourrait évoluer, pour mieux refléter son contenu et son époque. La renaissance du musée est attendue pour le printemps 2027.