LYON 1ère

ÉTUDIANTS EN SOINS INFIRMIERS : UNE MAIN D’OEUVRE « FACILE ET PAS CHÈRE » POUR LES HÔPITAUX

Octavien Thiebaud

Octavien Thiebaud

Crédit photo : Freepik

Les étudiants en soins infirmiers ont l’impression de ne pas être traités comme des stagiaires, mais comme des remplaçants d’aides-soignants. C’est ce que rapporte Bleuenn Laot, la présidente de la FNESI. Elle était l’invitée du Grand Direct pour parler des inquiétudes des étudiants et de la situation actuelle dans les hôpitaux.

Les étudiants infirmiers sont fatigués. D’après Bleuenn Laot, présidente de la FNESI, la Fédération nationale des étudiants en soins infirmiers, « ça fait plus d’un an qu’on est mobilisés, qu’on va en stage sans trop savoir si on va vraiment être traités comme des stagiaires ou mobilisés en tant qu’aides-soignants ». Elle déclare qu’à cela s’ajoutent les cours en distanciel. « Ça commence à faire longtemps. On aimerait bien retrouver les bancs de l’école. »

D’après Bleuenn, ce système nuit à leur apprentissage car ils ne peuvent « pas être aussi bien encadrés qu’auparavant parce que les soignants n’ont pas le temps ». Elle ajoute que les étudiants en soins infirmiers ont été mobilisés en masse en tant qu’aides-soignants, mais également sur les centres de dépistage.

La présidente de la FNESI exprime un ras-le-bol général de l’ensemble des étudiants infirmiers. « On se sert de nous. On a des compétences, et on est une main d’œuvre facile et pas chère. On se sent exploités par moment. »

Selon Bleuenn, de nombreux étudiants redoutent d’être diplômés. Elle raconte que beaucoup « ont l’impression de ne pas avoir été assez formés ». Certains ont même décider d’arrêter complètement leurs études en soins infirmiers, « parce qu’ils ont été très déçus de l’hôpital ».

Pour que la situation de ces étudiants s’améliore, la présidente de la FNESI pense qu’ils ont besoin « de plus de reconnaissance ». Elle voudrait que « des moyens soient alloués aux professionnels pour accueillir les étudiants en stage ». Mais aussi que leur salaire soit revalorisé. Bleuenne Laot déclare que les étudiants en soins infirmiers sont indemnisés « entre un et deux euros de l’heure ».