LYON 1ère

SOCIÉTÉ : « LA PRINCIPALE HYPOCRISIE C’EST QUE LE CANNABIS EST BIEN INTÉGRÉ À NOTRE SOCIÉTÉ »

Pierre Coquet

Pierre Coquet

La question du cannabis demeure un débat fort dans notre pays. Alors que la France a fait le choix de la prohibition et de la répression, certains autres pays le tolèrent voire l’autorisent comme le Canada ou certains états américains. Or, le doute semble permis quant à cette approche et l’association CIRC (Collectif d’Information et de Recherche Cannabique) milite depuis 30 ans pour que cette vision du cannabis évolue.
Kshoo de CIRC était l’invité ce matin du Grand Direct et revenait sur la politique actuelle autour du cannabis.

«  Il faut savoir que l’usage de drogues en général et de cannabis en particulier est un crime qui est dépourvu de victimes puisque les individus qui en consomment sont libres de choisir ou non d’en prendre.  » nous affirmait ce matin Kshoo qui travaille avec l’association CIRC à dédiaboliser la plante en France.  » Tout reste à faire et il y a, en ce moment, une commission parlementaire qui se penche sur le sujet du chanvre à usage industriel notamment mais également sur le sujet du chanvre thérapeutique et récréatif » nous rappelait Kshoo qui participera avec le CIRC à une audition pour cette même commission le 13 janvier. Pour lui, au delà de la répression, c’est la prohibition dans sa généralité qui pose problème. Plus de 70 ans après l’instauration de cette dernière, les conséquences sont particulièrement prononcées selon Khsoo. Outre la hausse de la consommation liée à l’interdiction de consommer, c’est une montée progressive de la violence qui inquiète Khsoo : « . A chaque fois qu’on essaye d’éliminer une filière, une autre filière se monte et entraine de nouveaux règlements de compte pour s’accaparer le marché. Au final, on n’en sort pas. « 

Alors la légalisation semble-t-elle être la solution ? Difficile à dire pour le moment. Mais pour Kshoo, la priorité est ailleurs. Outre un changement législatif, c’est également un changement des mentalités qui semble nécessaire avec une éducation sur ce produit méconnu qu’est le chanvre.
« C’est le problème de la prohibition : le budget qui est alloué se base essentiellement sur la répression. La réduction des risques a très peu de financements. […] On ne peut pas seulement baser la politique des drogues sur la répression et un problème sanitaire alors que c’est un problème culturel.    » nous précisait-il ce matin. Les consommateurs ont également un rôle à jouer selon Khsoo qui déplore le fait que seuls des médecins soient chargés de la prévention malgré les connaissances des consommateurs. Sur le sujet, Khsoo précise ne pas vouloir inciter mais bien de créer une véritable prévention, une éducation face à un produit de plus en plus consommé par les jeunes :  » Alors, il ne s’agit pas d’inciter à la consommation, ce n’est pas notre objet, la prohibition a fait elle-même la promotion du cannabis mais il faut prendre en compte cet usage très populaire et protéger surtout les mineurs. »

Retrouvez plus d’informations sur le sujet du cannabis sur le site du CIRC et retrouvez l’intégralité de l’interview de Kshoo dans le podcast ci-dessous :