LYON 1ère

BRUNO BONNELL (LREM), CANDIDAT AUX RÉGIONALES « STOP A LA POLOCHE, LA POLITIQUE POLITICIENNE DE MES ADVERSAIRES DE GAUCHE ET DE DROITE »

YK

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Le candidat aux Régionales 2021 et député Lrem du Rhône Bruno Bonnel a répondu à nos questions sur sa campagne durant une heure. Alternant des propositions et des critiques à ses futurs adversaires, auxquels il reproche de pratiquer une politique « à la poloche, la politique politicienne« … Il a égrené ses idées, et démontré sa grande motivation à devenir le prochain leader de la Région Auvergne Rhône-Alpes.


Polémique : réplique au maire socialiste Olivier Bianchi


Pour débuter l’entretien, le député Lrem de la 6ème circonscription du Rhône a tenu à répliquer à des critiques publiées cette semaine à propos d’une interview qu’il avait donnée au journal Libération. Plusieurs personnalités politiques socialistes, telles que le maire PS de Clermont-Ferrand Olivier Bianchi – qui soutient la candidate Najat Valaud-Belkacem, s’étaient indignés d’une réponse dans laquelle Bruno Bonnell aurait expliqué que « la Covid était la meilleure chose qui soit arrivée à Emmanuel Macron. » propos hors contexte ou mal compris ? La polémique a réellement blessé le candidat qui a mis les choses au point : « Il faut qu’Olivier Bianchi apprenne à lire. et je débats avec lui quand vous voulez sur cette antenne. En aucun cas je ne dis que le covid a été une chance pour Macron. J’ai vécu des événements personnels, j’ai notamment perdu mon fils. Avant de pousser des cris d’orfraie et de sortir des communiqués injurieux, j’aimerais que les gens lisent correctement les articles.  » Dans l’entretien, il explique à nouveau, selon lui, comment la pandémie aurait bonifié le président de la République Emmanuel Macron, comme tout homme qui traverse une période dramatique. »


Renommer les habitants pour créer un vrai esprit régional


Bruno Bonnell explique que sa campagne débutera ce dimanche 21 mars à l’occasion du printemps. Il annonce une manière révolutionnaire de faire campagne pour sa lite « Auralp », en période de restrictions sanitaires. il assume l’idée de ne plus être député s’il emporte cette élection…ou pas « Si vous connaissez mon histoire, vous savez que j’ai toujours dit que je ne ferai qu’un mandat.  » Au passage il trouve normal que Laurent Wauquiez, l’actuel président prenne le temps de se déclarer candidat. « J’aurais fait comme lui, en continuant tranquillement à travailler dans le cadre de mon mandat« .
Le candidat veut rebaptiser les habitants de la grande région les « Auralpins et Auralpines ». Il explique que, selon lui, le fait que cette identité n’existe pas dans l’esprit des gens est « le premier échec du président Wauquiez ».


Régler le problème du train « tortillard  » entre Clermont-Ferrand et Lyon


Sur son programme, Bruno Bonnell a apporté sa vision des efforts à mener dans les transports. Au sujet de la liaison Clermont-Ferrand Lyon, qu’il qualifie « de tortillard »… il propose de « s’y mettre, de réunir tout le monde autour de la table: SNCF, Départements, étudier pourquoi ce truc fait le tour de la planète en partant par Vichy et Roanne avant d’atteindre Lyon. et puis il faut développer la liaison RER entre Lyon et Saint-Étienne. Cela permettra aux primo-accédants d’avoir leur propre logement, et créer une vraie dynamique entre les 3 villes ». Il a également estimé prioritaire le RER de l’Ouest de Lyon, et son soutien inconditionnel à la liaison Lyon-Turin. Au sujet de sa méthode, il tient à préciser « Moi je veux mettre en place une équipe au service de la Région, et pas une région au service d’un homme. Se servir de la région comme marche-pied en politique, c’est bon, on a déjà » fustige-t-il à l’intention de ses adversaires.


« Wauquiez a géré la Région en haut-fonctionnaire qu’il est« 


Concernant le volet économique, il rappelle que le plan de relance, qui a voué 13 milliards d’euros à la Région n’était pas négligeable. Selon le candidat, il y a deux façons d’administrer une région. Pour lui, l’actuel président a géré la région « Comme un haut-fonctionnaire qui a fait des silos. Ca roule, mais ça développe pas. Moi je ne raisonne pas comme ça. En prenant l’exemple des trains à hydrogène, il explique comment il souhaite de travailler de manière transversale, en faisant communiquer les gens et les choses. un développeur doit donner un élément supplémentaire et avoir la générosité de partager avec tout le monde. «  »


« Passer d’une gestion diesel à une gestion hybride« 


Au passage, la gestion dénoncée comme clientéliste de Laurent Wauquiez par la presse et la gauche n’étonne pas Bruno Bonnell. « C’est pareil dans l’autre camp. La gauche a fait pareil. Maintenant il faut passer du diesel à l’hybride. » dit-il. Il faut proposer un projet et être équitable. On va déléguer le pouvoir de décision à des gens. Ma règle ce sera celle du 30/30/30. 30 jours d’actions immédiate pour donner un coup de booster au territoire. 30 mois pour faire un bilan de nos actions et éventuellement rectifier, et 30 ans, c’est la moyenne d’investissement sur un territoire. On doit avoir la sagesse de mener les bonnes études et de les engager à long terme.


Le candidat de la liste « Auralp » a tracé un certain nombre de grandes pistes qu’il compte développer dans sa campagne

Lycées
« 100% des élèves de 16 ans fera le Service universel obligatoire. Au lieu de mettre une porte de prison dans les lycées, on suit cet adage sur l’éducation à la vie, le respect. la Région doit donner tous les moyens possibles humains et financiers pour y arriver.
Je veux que l’on devienne la région la plus apprenante d’Europe. Nous avons des milliers d’écoles. il faut les repérer et en faire le maillage pour faire une place singulière en Europe. »


Entreprises
« Aider les entreprises tant à exporter qu’à venir sur notre territoire. Prospérité, équité et fraternité. On ne donne pas un poisson pour qu’il mange un jour, mais on doit lui donner une canne pour qu’il puisse pêcher.. »


Social
« Les femmes, auxiliaire de vie sociale, qui s’occupent de nos anciens gagnent aujourd’hui 700 euros par mois. La Région s’engagera à compenser ces femmes pour qu’elles aient le SMIC et les former pour qu’elles aient une carrière. On fera la même chose pour les AESH, qui accompagnent les handicapés, et les accompagnateurs péri-scolaires, qui s’occupent de nos enfants après l’école auront droit au même traitement. »


Sécurité
« Les caméras de surveillance sont importantes. Les gens qui sont derrière qui regardent les écrans c’est encore mieux. Mais on peut essayer d’améliorer la sécurité d’une autre façon : c’est à la racine qu’il faut attaquer le problème. Ok pour les policiers supplémentaires, mais cela ne va pas résoudre entièrement le problème. Le rôle de la Région ne se limite pas à acheter du matériel. Il consiste à s’impliquer autant que les gens et les élus de terrain dans le quotidien. Il faut remettre l’église au milieu du village et faire du civisme pour faire des bonnes personnes. Les vrais bandits, les portiques de Wauquiez, ça les fait marrer. Et les autres vivent ces barrières comme anxiogènes. Il faut que l’éducation ne consiste pas à mettre des portiques à l’entrée de zones qui sont censées faire grandir les enfants. C’est un aveu d’échec. »


Écologie
« L’écologie est salie quand on la limite aux politiques. Si j’étais un jour premier ministre, je supprimerai le Ministère de l’écologie. Au niveau régional, l’écologie doit irriguer toutes les politiques. L’idée c’est de dire que cela fait partie de notre politique, de notre ADN à tous. Quand on impose une vision de la société comme le fait Europe Écologie les Verts, ça ne s’appelle pas l’écologie, ça porte un autre nom. Imposer sa vision du monde dans une démocratie, ça devient autre chose que la démocratie. Ne faisons pas de l’écologie une angoisse. »

Culture
Fustigeant avec force la décision de la Ville de Lyon de réduire de 500 000 euros le budget de l’Opéra, il revient sur son idée de maillage. « Comment on crée une dynamique culturelle régionale ? C’est un échange psychologique. Et surtout que l’on laisse la plus grande liberté possible à la culture. J’aime autant le rap que l’opéra. »

Écoutez l’intégralité de l’entretien ici :